La masse de la documentation, le soin apporté au Cartulaire, typique du reste des solutions très normalisées du XIIIe siècle, les particularités du classement risquent pourtant de masquer l’essentiel, qui ne doit jamais être perdu de vue : les compilateurs, historiens et gestionnaires avertis, ont pratiqué une sélection drastique parmi les actes anciens, et, quelques « autorités » à part, ont concentré leurs efforts sur la documentation du siècle écoulé.
Une mesure grossière mais parlante de ce phénomène peut être tirée d’une comparaison avec le matériau livré par l’Inventaire général achevé en 1728, qui recense pour la même période quelque 3300 actes (originaux, vidimus et copies de cartulaires confondus) contre environ 2600 au Cartulaire blanc, dont le taux de couverture global serait d’un peu moins de 80% de l’ensemble potentiel du chartrier (archives, séparées, du convent incluses). Or le taux baisse à 40 % pour les actes des IXe-Xe siècles, et monte à 90 % pour les actes de 1225 à 1275.
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