L’Inventaire général des archives de Saint-Denis procède du labeur d’un moine de l’abbaye, Dom Antoine Thomas, et de successeurs anonymes, dont le travail s’est étendu sur un demi-siècle, aux années 1680-1720.
Ce travail colossal est, après une longue série d’inventaires, le premier à viser une description fine et complète du trésor archivistique de l’abbaye, qu’il soit à son époque disponible en originaux, en copies authentiques ou dans des cartulaires. En dehors même de son intérêt historiographique (ses concepteurs sont contemporains des deux premières générations de la diplomatique savante), il constitue, en dépit de quelques lacunes, le point d’entrée le plus commode et le plus sûr dans le chartrier monastique d’avant la Révolution.
Il est imparfait : les dates, critère de classement des regestes, au détriment des cotes, sont parfois erronées ou approximatives ; les traductions de noms propres sont souvent lâches ou fantaisistes ; les graphies, hésitantes.
Cette combinaison d’abondance et de travers, aggravée par la médiocre qualité d’index partiels, rend délicate et incertaine l’exploitation manuelle, et décuple l’intérêt d’une édition électronique. Celle-ci, associée aux images numérisées du manuscrit, enrichie de corrections, d’additions (renvoi aux éditions scientifiques, conversions chronologique…) et de compléments (indexation des types d’auteurs d’actes, renvois aux actes déjà édités du Cartulaire blanc…) vise à faciliter et démultiplier les usages de ce monument d’érudition.
[Auteur des textes de cette section : Olivier Guyotjeannin ; date de la dernière mise à jour : 21 juin 2010]